La bûche de Noël est un dessert incontournable pour la fin de l’année et plus précisément la célébration de Noël. Son nom, très parlant, vient en réalité d’une tradition qui utilisait autrefois une véritable bûche !
À l’époque, la bûche de Noël n’était pas un dessert, mais un rondin de bois que l’on faisait brûler dans l’âtre de la cheminée pour une fête païenne en lien avec le solstice d’hiver.
La tradition de la bûche brulée
La tradition de la bûche brûlée était célébrée à l’occasion du solstice d’hiver. Il s’agit d’une fête païenne qui a vu le jour bien avant la célébration de noël. S’il n’y a pas de date exacte quant aux débuts de cette tradition, les écrits rapportent qu’ils remontent à l’époque du Moyen-âge, dans les pays d’Europe et notamment, dans les régions du nord.
La coutume était alors d’allumer une bûche durant la nuit la plus logue de l’année et autour de la cheminée, se réunissait la famille, les amis et même les voisins et les domestiques afin d’accueillir le rigoureux hiver de façon conviviale. Le feu de l’unique bûche devait alors se consumer toute la nuit, de ce fait le choix de cette dernière était particulièrement important.
La bûche symbolisait pour cette occasion la vie, la lumière et la purification. Elle était choisie avec minutie à cet effet : elle devait provenir d’un arbre fruitier qui symbolise l’abondance, à l’exemple du merisier. Ensuite, le bois était parfois placé sur un lit de mousse, puis bénie avec de l’huile, du vin cuit et du miel à titre d’offrande par le plus vieux et le plus jeune du foyer afin de symboliser aussi la transmission. Le cérémonial se poursuivait à l’allumage, puisqu’elle donnait lieu à un moment de recueillement pour se souvenir des anciens.
Dans certaines régions, on prêtait même des vertus aux cendres de cette fameuse bûche. Elle était utilisée comme une protection contre la foudre, contre les esprits maléfiques et démoniaques et même en tant que fertilisant.
Vers le XIIᵉ siècle, la pratique est adoptée par l’Église catholique qui lui confère un caractère chrétien en arrosant les bûches d’eau bénite avant l’allumage. Le feu devait être alimenté continuellement de la nuit du 24 décembre à l’épiphanie, 12 jours plus tard. La tradition, dans ce cadre, voulait que cela soit les jeunes filles de la famille qui avaient la responsabilité d’allumer et de raviver le feu.
De la cheminée à la table, la bûche devient une pâtisserie
Au fil du temps, les foyers ont de moins en moins de grandes cheminées, remplacées par les poêles et cela influencera grandement la tradition de la bûche. Peu à peu, la bûche devient plus petite, elle est placée au centre de la table et parfois même, creusée et garnie de friandises, de pain d’épice, de biscuits, de petits jouets, etc.
Au XIXᵉ siècle, en France, les premiers gâteaux en forme de bûche font leur apparition en France, signant ainsi les débuts de la fameuse « bûche de noël » dans la pâtisserie. Il faudra toutefois attendre la fin de la seconde guerre mondiale vers 1945 pour qu’elle soit considérée comme une véritable tradition et qu’elle se démocratise dans l’Hexagone ainsi que dans l’ensemble des pays francophones.
Depuis, la bûche de noël est confectionnée à partir d’une génoise roulée et décorée avec des motifs de branche d’arbre et des motifs forestiers. Elle est garnie avec de la crème au beurre parfumée au moka ou au chocolat.
Aujourd’hui, la bûche de noël se décline dans de nombreuses recettes : entremets, génoise tout en chocolat, mousse, etc. Depuis quelques années, la bûche prend même la forme non plus d’un tronc d’arbre couché, mais d’un rondin de bois ! L’idéal pour avoir un plus gros gâteau lors des dîners en famille.